Cathedral, Torre Civica and Piazza Grande, Modena

Cathedral, Torre Civica and Piazza Grande, Modena

The magnificent 12th-century cathedral at Modena, the work of two great artists (Lanfranco and Wiligelmus), is a supreme example of early Romanesque art. With its piazza and soaring tower, it testifies to the faith of its builders and the power of the Canossa dynasty who commissioned it.

Justification for Inscription

The Committee decided to inscribe this property on the basis of criteria (i), (ii), (iii) and (iv), considering that the joint creation of Lanfranco and Wiligelmo is a masterpiece of human creative genius in which a new dialectical relationship between architecture and sculpture was created in Romanesque art. The Modena complex bears exceptional witness to the cultural traditions of the 12th century and is one of the best examples of an architectural complex where religious and civic values are combined in a medieval Christian town.
Long Description

The joint creation of Lanfranco and Wiligelmo is a masterpiece of human genius in which a dialectical relationship between architecture and sculpture was achieved in Romanesque art. The Modena complex bears exceptional witness to the cultural traditions of the 12th century and is one of the best examples of an architectural complex where religious and civic values are combined in a medieval town.

Modena is located in the Po plain at the crossroads of the ancient Via Aemilia linking Piacenza with Rimini and the road leading to the Brenner Pass.

The construction of the cathedral, dedicated to San Geminiano, and of the bell tower was decided when the Bishop's See was vacant. The inscriptions in the cathedral and the text of the Relatio translationis sancti Geminiani provide invaluable evidence of the first phase of building (1099-1106), and mention the names of the architect, Lanfranco, and the sculptor, Wiligelmo. The new cathedral had to be larger than its predecessor, built by the schismatic Bishop Eribert in 1070, to prove that the clergy and people of Modena had returned to the Roman Catholic Church. Construction of the cathedral and the bell tower took place in an urban structure already largely formed. The cathedral was built on the site of that built by Bishop Eribert and destroyed to make way for it, on an axis oblique to the original. The Maestri Campionesi, architects and sculptors commissioned to maintain the building by the cathedral's works office from the second half of the 12th century onwards, opened two side portals and the rose window in the facade, followed by the Porta Regia on the southern side (around 1180). Inside they enlarged the crypt, raised the choir, and expanded the roof in order to build a false transept (end of the 12th to start of the 13th centuries). The bell tower, whose tall silhouette is a landmark to travellers approaching the town, is closely linked to the cathedral by two arches.

Only minor changes have been made to the Piazza Grande. Its quadrangular shape has been preserved, and it has been lined on its northern side by the flank of the cathedral. The old and new Palazzi Comunali were connected by the clock tower (13th to 16th centuries) and blended in by the means of new facades and arcades (17th to 19th centuries). The brick Archbishop's Palace, closely connected to the cathedral by a private passage, is on the western side of the square. It underwent a first transformation at the end of the 15th century, and an additional floor was added in 1776. Further changes were made in ensuing decades. The appearance of the southern side radically changed when the new Law Courts were built by Luigi Giacomelli in 1892 (replaced by a new building by Gio Ponti in the 1960s). The bell tower (Ghirlandina) and the cathedral are indivisible in both physical and stylistic terms. This monumental tower, built from the same materials as the cathedral, consists of six floors emphasized by small blind arcades lit by simple openings, and then by two- and then three-light windows on the upper floors. The austerity and power of the bottom half of the tower, which is reminiscent of Roman structures, is surmounted by an octagonal drum and an upper lantern which express the new feeling of the Maestri Campionesi for Gothic architecture.

Lanfranco clad his new cathedral in Istrian stone, to give it the splendour of the temples of antiquity. The six portals along the wall feature Roman-style open lunettes and architraves. The all-brick interior has largely preserved its original structure, a nave on which opens an unfloored gallery and tall windows, two aisles, and a choir raised above a crypt ending in three straight apses. The arches are supported by a system of alternating marble columns with Corinthian capitals sculpted by Wiligelmo. The Maestri Campionesi introduced the false transept and the vaulting on the nave; they were undoubtedly also involved in the interior decorations when the decision was taken to paint the walls and decorate the architecture with facing painted to resemble brickwork, particularly on the main arches, the pilasters in the large bays and the friezes running along the walls. Modena Cathedral was also a large sculpture workshop, brilliantly illustrated by Wiligelmo, particularly in the facade, which is a veritable corpus of the sculptor's work.
Source: UNESCO/CLT/WHC
Historical Description
[in French only]

Modène est située dans la plaine du Pô au croisement de l'antique via Aemilia qui reliait Plaisance à Rimini et de la route qui mène au col du Brenner. L'histoire de Modène entre le 11ème et le 12ème siècle s'articule autour de la présence de trois institutions, la célèbre abbaye bénédictine de Nonantola, l'évêché de Modène et les Canossa dynastie nobiliaire la plus puissante de la partie centrale du Nord de l'Italie à cette époque. A la faveur de l'affaiblissement de l'autorité royale (fin du 9ème- 10ème siècle) les évêques de Modène et les Canossa obtiennent des donations de terres et des privilèges fiscaux qui vont asseoir leur autorité et leur influence pour les siècles à venir. Devenu fidèle allié de l'empereur Otton 1er (966-973), Adalbert de Canossa est élevé à la dignité de comte des territoires de Modène mais la ville restera sous le contrôle de son évêque. Un siècle plus tard, les territoires des Canossa s'étendent à la plaine centrale du Pô et à la Toscane.

Au moment de la Querelle des Investitures qui oppose l'empire à la papauté à partir de la fin du 11ème siècle, Mathilde de Canossa (v. 1045-1ll5) a eu d'abord un rôle de médiateur puis elle se range du côté de la papauté. L'histoire de l'évêché de Modène suit à ce moment les fluctuations du parti impérial qui à Modène est lié à la fortune des Canossa. En effet, à la suite de l'excommunication de l'évêque Enbert (1055-1094), l'évêché cOIDiaît une crise de succession (1095-1100), qui est momentanément apaisée par l'élection de Benoît, un proche de Mathilde de Canossa, et finalement résolue en 1100 avec l'arrivée de son successeur, Dodon (1100 -1134). Le nouvel évêque désigné par le pape Urbain il met fin au schisme et fait triompher la réforme grégorienne dans la ville.

La construction de la cathédrale, dédiée à San Geminiano, évêque de Modène et saint patron de la ville (+349) tout comme celle du campanile est décidée au moment où le siège de l'évêché est vacant. Les inscriptions de la cathédrale et le texte de la Relatio translationis corporis sancti Geminiani apportent un témoignage inestimable sur la première phase de la construction ( 1099-1106). Ces documents nomment, fait assez inhabituel dans la tradition médiévale, l'architecte, Lanfranco et le sculpteur, Wiligelmo, réunis dans 1ère œuvre conçue par les commanditaires, le peuple de Modène, comme 1m monument insigne d'architecture et de sculpture. La nouvelle cathédrale doit en effet surpasser la précédente, érigée par l'évêque schismatique Eribert en 1070 et constituer la preuve que le clergé et les Modénais sont bien revenus au sein de l'église romaine. Lorsqu'à la fin de sa vie Mathilde de Canossa rend aux monastères et aux églises les territoires que ses prédécesseurs avaient accumulés, elle confirme l'existence du processus de désintégration de ses domaines et à Modène se profilent les libertés communales qui seront pleinement exercées par des consuls à partir de 1227.

La construction de la cathédrale et de la Torre Civica s'insère dans 1m tissu urbain déjà largement constitué. En effet, si les documents antérieurs au 12ème siècle semblent privilégier la cathédrale comme point de référence, l'attention s'étend maintenant à l'espace qui entoure l'édifice, destiné à devenir 1me place publique et sur lequel il est possible de préciser l'existence de constructions, siège de l'administration ecclésiastique et de la juridiction civile de l'évêque puis de la commune. Il s'agit de la résidence de l'évêque et du centre administratif qui en dépend (1070), du chapitre de la cathédrale et de son école à l'origine entre le 10ème et le 12ème siècle d'1me vaste production littéraire, du Palazzo Com1male (1194) et d'habitations associées à des potagers dans la partie sud-est de la place. Au cours des siècles, les constructions qui bordent le côté Sud de la place ont été attribuées à l'exercice d'activités artisanales, commerciales et munincipales comme celles du marché aux viandes, d'1me imprimerie, du siège des Giudici delle Vettovaglie (1615) ou de prison.

La cathédrale actuelle est construite sur l'emplacement de la cathédrale élevée par l'évêque Eribert (1070), un édifice à cinq vaisseaux et disposé obliquement par rapport à l'axe actuel qui fut détruite au moment de la nouvelle consécration. Entre la pose de la première pierre, le 9 mai 1099, la translation des reliques du saint dans la crypte (30 mai 11 06) et la consécration de l'autel quelques mois plus tard (la consécration solennelle par le pape Lucius III aura lieu en 1184), la construction simultanée du chœur et de la partie occidentale est achevée. La construction des grands arcs transversaux qui relient les deux parois de la nef et ceux qui relient les vaisseaux est sans doute déjà bien avancée. Les Maestri campionesi, architectes et sculpteurs qui furent chargés de l'entretien de l'édifice par l'Œuvre de la cathédrale à partir de la seconde moitié du 12ème siècle, ont ouvert les deux portails latéraux et la rosace de la façade puis la porta Regia au Sud (vers 1180). A l'intérieur, ils ont agrandi la crypte, surélevé le chœur et dilaté la couverture afin d'aménager un faux transept (fin 12ème-début 13ème siècle). Au cours du 15ème siècle, les plafonds en bois d'origine sont remplacés par des voûtes de pierre.

La Torre Civica, un campanile dont la haute silhouette (85 mètres) signale l'approche de la ville au voyageur est étroitement associé à la cathédrale. Deux arcs les relient. Le campanile rythmait la vie de la cité et abritait les registres civils. Sa construction est contemporaine de celle de la cathédrale et donc attribuable pour sa partie inférieure, jusqu'au quatrième étage, à Lanfranco et pour la partie supérieure aux Maestri campionesi (1261-1319).

Source: UNESCO/CLT/WHC
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