Major Mining Sites of Wallonia
The four sites of the property form a strip 170 km long by 3–15 km wide, crossing Belgium from east to west, consisting of the best-preserved 19th- and 20th-century coal-mining sites of the country. It features examples of the utopian architecture from the early periods of the industrial era in Europe within a highly integrated, industrial and urban ensemble, notably the Grand-Hornu colliery and workers’ city designed by Bruno Renard in the first half of the 19th century. Bois-du-Luc includes numerous buildings erected from 1838 to 1909 and one of Europe’s oldest collieries dating back to the late 17th century. While Wallonia had hundreds of collieries, most have lost their infrastructure, while the four components of the listed site retain a high measure of integrity.
The four sites of the property form a strip 170 km long by 3–15 km wide, crossing Belgium from east to west, consisting of the best-preserved 19th- and 20th-century coal-mining sites of the country. It features examples of the utopian architecture from the early periods of the industrial era in Europe within a highly integrated, industrial and urban ensemble, notably the Grand-Hornu colliery and workers’ city designed by Bruno Renard in the first half of the 19th century. Bois-du-Luc includes numerous buildings erected from 1838 to 1909 and one of Europe’s oldest collieries dating back to the late 17th century. While Wallonia had hundreds of collieries, most have lost their infrastructure, while the four components of the listed site retain a high measure of integrity.
Outstanding Universal Value
Brief synthesis
The Grand-Hornu, Bois-du-Luc, Bois du Cazier and Blegny-Mine sites represent the best preserved places of coal mining in Belgium, from the early 19th to the second half of the 20th centuries. The Walloon Coal Basin is one of the oldest, and most emblematic of the industrial revolution, on the European continent. The four sites include numerous technical and industrial remains, relating to both the surface and the underground coal mining industry, the industrial architecture associated with the mines, worker housing, mining town urban planning and the social and human values associated with their history, in particular the memory of the Bois du Cazier disaster (1956).
Criterion (ii): Among the earliest and largest in Europe, the four Walloon coalmines are testimony to the early dissemination of the technical, social and urban innovations of the industrial revolution. They then played a major exemplary role on the technical and social levels through to recent times. Finally, they are one of the most important sites of interculturalism arising out of mass industry through the participation of workers from other regions of Belgium, Europe and later Africa.
Criterion (iv): The ensemble of the four Walloon mining sites provides an eminent and complete example of the world of industrial mining in continental Europe, at various stages of the industrial revolution. It bears significant testimony to its industrial and technological components, its urban and architectural choices, and its social values, especially following the Bois-du-Cazier disaster (1956).
Integrity
The series’ components have been selected for the quality, diversity and wealth of the testimonies they provide. Each expresses an original and complementary dimension of the serial property’s overall value, and each has the necessary components demonstrating sufficient integrity for an intelligible expression of this overall value.
Authenticity
The authenticity of the individual components of the serial property varies somewhat depending on the component considered and depending on all the property’s sites, but it achieves a satisfactory level overall. The programmes announced for the renovation of certain components, such as the Grand-Hornu workers’ city, should favourably restore the conditions of authenticity for this property. Nonetheless, an overarching conservation plan would be welcomed to ensure the authenticity of this serial property is lastingly maintained.
Protection and management requirements
Overall, the protection measures for the sites are adequate. Guarantees have been provided for the sound management of the urban and rural buffer zones through local town planning or sector plans, implementing the general provisions of the Development Code for the environment of the listed monuments and sites.
Starting from the addition of sites with separate management and conservation systems, the serial property has recently acquired a permanent overarching body that is operating effectively: the overarching Coordination Group. The scientific capacities of this group must be strengthened and the programmes and actions coordinated to achieve a level of management and conservation compliant with that of a property with recognised Outstanding Universal Value.
Long Description
[in French only]
Les quatre sites constituant le bien se situent sur le même terrain houiller, formant une bande de 170 km de long, de 3 à 15 km de large, qui traverse le pays d’ouest en est. Elle est toutefois séparée en deux bassins géologiques distincts, celui du Hainaut à l’ouest et celui de Liège à l’est. Le premier se prolonge du côté français par le bassin du Nord-Pas-de-Calais, le second du côté allemand vers Aix-la-Chapelle. Le bien comprend trois sites dans le Hainaut, un dans la région de Liège. Chacun d’entre eux comprend entre douze et vingt-six éléments répertoriés à caractère architectural, urbain, industriel ou technique.
Le charbonnage et la cité ouvrière du Grand-Hornu
Ils comprennent 12 éléments principaux, au sein d’un ensemble industriel, urbain et architectural fortement intégré. Il a été conçu dans les années 1810, par le fondateur du charbonnage, Henri de Gorge, et l’architecte Bruno Renard. La partie industrielle centrale fut réalisée entre 1816 et 1832, et l’habitat ouvrier qui l’entoure a été mené à bien durant la première moitié du XIXe siècle. L’ensemble participe aux projets utopistes des débuts de l’ère industrielle en Europe.
Les bâtiments industriels forment le cœur de l’ensemble ; ils sont disposés le long d’un axe principal approximativement d’est en ouest ; ils desservaient l’exploitation minière historique, fermée depuis 1955. Du côté ouest, un pavillon principal forme une entrée monumentale à colonnades et pignon ; il est flanqué de magasins et de la lampisterie. Par l’articulation de deux pavillons d’angle à clocheton, ce premier ensemble est prolongé vers l’intérieur par deux ailes latérales orthogonales (écuries au nord, magasins au sud). De là, on accède aux bâtiments intérieurs. Ils sont organisés autour d’une cour centrale en forme générale d’anneau allongé et ils comprenaient : les ateliers de construction des machines, partiellement en ruine, la menuiserie et les bureaux de l’administration. Un jeu d’arcades borne la cour intérieure, dont le centre est marqué par la statue du fondateur du charbonnage, M. de Gorge. À l’est, sur l’axe principal des bâtiments industriels, se trouve la crypte, lieu de sépulture du fondateur et de différents administrateurs du charbonnage.
L’ensemble industriel est encadré par la cité ouvrière. Elle se concentre le long d’un ensemble viaire en forme de trapèze. L’habitat est pour l’essentiel contemporain des bâtiments industriels ou un peu plus tardif. La cité représente un total de 450 maisons individuelles. Elles sont en alignement, à l’origine réalisées sur la base de lots par rues avec des plans types comprenant des façades identiques ; chacune est dotée d’un jardin en arrière. La cité sud est directement associée à l’ensemble industriel, dont la maison du directeur forme l’appendice sud.
Fermé depuis plus de cinquante ans, le site avec ses bâtiments illustre aujourd’hui les dimensions architecturale et sociale du patrimoine houiller wallon. Il a été conçu en « cité idéale » au tout début de la révolution industrielle sur le continent européen (années 1810-1820).
En 1991, les bâtiments industriels ont été complétés d’un bâtiment moderne afin d’accueillir le musée des Arts contemporains de la Communauté française de Belgique.
Le charbonnage et la cité ouvrière de Bois-du-Luc
Ils se répartissent en cinq zones géographiques aux vocations industrielles, techniques et sociales bien affirmées, toutes en lien direct avec l’exploitation minière. Ils comprennent 22 éléments bâtis ou ensembles bâtis répertoriés, dont la majorité a été construite entre 1838 et 1909. Le charbonnage est l’un des plus anciens d’Europe, remontant à la fin du XVIIe siècle.
La partie centrale sud est organisée autour de l’exploitation de la fosse Saint-Emmanuel, de ses deux puits et de ses bâtiments de service de style néoclassique (salle des porions, lampisterie, bainsdouches…). La fosse dispose encore de nombreux éléments techniques : chevalement, cages d’ascenseurs, machine d’extraction de 1842 notamment. Cette partie industrielle comprend en outre la première maison du directeur et l’ensemble plus récent de la sous-station électrique. Au moment de l’arrêt de la mine, en 1973, de nombreux bâtiments industriels voisins ont été démolis : cokerie, triage et lavage, hangar à locomotives, etc. La partie ouest est organisée en U, ouvert en direction du site industriel et autour d’unevaste cour carrée. Les bâtiments comprenaient un ensemble d’ateliers et les bureaux des charbonnages ; ils accueillent aujourd’hui un écomusée et un musée de la mine. En direction de la cité ouvrière, une grande porte métallique à guillotine, appuyée sur deux tours, ferme le site industriel et les ateliers du charbonnage.
La partie sud et sud-ouest du bien prolonge directement l’exploitation du charbonnage, par le vaste terril Saint-Emmanuel.
La cité ouvrière forme la partie centrale nord du bien proposé pour inscription. La cité ouvrière des Carrés (ou Bosquetville) a été entreprise en 1838, suivant un plan viaire symétrique en croix et une rue de ceinture. Il délimite quatre ensembles bâtis, deux de forme rectangulaire et deux de forme trapézoïdale. Les façades sont régulières et homogènes, sur deux niveaux, tout au long des rues. L’ensemble viaire rappelle l’organisation souterraine des galeries minières. Le croisement central est rehaussé de pavillons. L’un d’eux ouvre sur le café et une salle des fêtes susceptible d’accueillir les personnels de la mine. Les espaces intérieurs libres étaient consacrés aux jardins des ouvriers. En 1975 et à nouveau en 1994, l’ensemble de l’habitat des Carrés a été réhabilité en termes d’hygiène et de confort. Au nord-ouest, la cité ouvrière est complétée par la longue rue du Bois-du-Luc et ses 131 maisons construites au XIXe siècle. Au nord, elle comprend une école.
La partie nord-est du bien est essentiellement formée par la fosse du Bois et ses maisons, le terril Saint-Patrice et, en articulation avec la cité des Carrés, le parc des Quinconces (1866). Celui-ci dispose d’un monument à sainte Barbe, patronne des mineurs, et d’un kiosque à musique.
La partie nord du bien, le long de la route d’accès au site minier principal, comprend une série d’extensions fonctionnelles et sociales du charbonnage. Le bâtiment le plus ancien de cette partie est l’hospice, entrepris en 1861. Il a été complété par un hôpital et l’église Sainte- Barbe au tout début du XXe siècle. Il comprend aussi la seconde maison du directeur et celle de l’ingénieur, le laboratoire, un hôtel, des maisons pour les employés, une école.
Bois-du-Luc illustre la dimension industrielle, urbaine et sociale du patrimoine houiller wallon dans sa période classique. Il comprend notamment de nombreux vestiges techniques propres à l’histoire des charbonnages.
Le charbonnage du Bois du Cazier
Il correspond à une exploitation minière originellement du milieu du XIXe siècle, mais dont les composantes actuelles sont de la fin du XIXe siècle et surtout de la première moitié du XXe siècle. Le bien proposé pour inscription est formé de 26 éléments répertoriés. L’histoire de ce charbonnage est marquée par la dernière grande catastrophe minière en Europe, en 1956, ayant fait 262 victimes.
Située au nord du bien, la partie industrielle est de forme rectangulaire, organisée autour des puits Saint-Charles et Foraky. L’arrivée se situe à l’extrémité nord-est du bien, par un portique d’entrée, une grille et la loge dont le souvenir reste dans les mémoires, par l’attente des familles lors de la catastrophe de 1956. Le monument aux victimes est immédiatement après cette entrée.
À l’est, une série de bâtiments fonctionnels s’enchaîne, formant, à partir d’un pignon monumental en brique, un alignement qui comprend la suite des magasins, les bureaux, la salle des pendus, les bains-douches, la lampisterie, enfin le grand atelier.
Au centre de l’emprise industrielle, à partir de l’entrée, se trouvent la menuiserie et les écuries, un baraquement du type de ceux réservés aux émigrés, la halle aux locomotives. Au-delà, l’espace visuel est marqué par deux pignons monumentaux qui marquent les halles des machines ; ils sont similaires à celui des magasins et scandent l’espace industriel ; ils ont été construits dans les années 1930. La halle centrale abritait la centrale électrique, le ventilateur et les compresseurs ; elle se prolonge par le grand escalier. La halle ouest abritait les machines et les annexes techniques du puits Saint-Charles, la machine d’extraction. Le puits dispose de ses deux chevalements métalliques qui encadrent le bâtiment de la recette ou réception des houilles.
Au sud de la zone industrielle figurent les vestiges sécurisés du carreau et des installations minières du puits Foraky, affecté par la catastrophe de 1956. Ils forment aujourd’hui un ensemble dédié à celle-ci (espace mémorial, cloche, monument en hommage aux Italiens, vestiges du puits).
L’ensemble immobilier industriel a été transformé en un ensemble muséographique et culturel consacré à l’industrie en général et au verre en particulier, également aux thèmes de la sécurité, au travail, aux migrations, etc.
L’ensemble industriel est complété au nord-est et au centre du bien par deux terrils, n°1 et n°2, formant avec la partie industrielle un paysage d’ensemble caractéristique de l’exploitation minière.
La partie centrale du bien comprend le cimetière de Bois du Cazier. La partie sud correspond au grand terril (n°3) de Bois du Cazier. Il s’élève à environ 70 mètres audessus du sol d’origine. Un chemin permet aujourd’hui d’accéder à son sommet où est installé un observatoire du paysage.
L’arrêt définitif du site remonte à 1967. Il illustre principalement la dimension technique et sociale du travail de la mine à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Il est tout particulièrement un lieu de mémoire des catastrophes minières, et plus largement de la pénibilité et de la dangerosité du travail de mineur. Il comprend de nombreux éléments techniques et industriels permettant une compréhension de l’ensemble du système d’exploitation minière tel qu’il pouvait être durant la première moitié du XXe siècle.
Le charbonnage de Blegny-Mine
C’est un site de charbonnage depuis le XVIIIe siècle. Il a toutefois été reconstruit à plusieurs reprises, notamment à la suite de destructions intervenues pendant la Seconde Guerre mondiale. Le bien proposé pour inscription comprend 13 éléments répertoriés, dont quelques-uns sont anciens, au milieu d’une structure industrielle minière typique du milieu du XXe siècle. L’exploitation houillère a été en activité jusqu’au début des années 1980. Les équipements de surface ont été conservés. Le site fut rapidement reconverti en musée de la mine, y compris certaines galeries souterraines peu profondes ouvertes à la visite.
La partie sud-ouest du bien est organisée autours du puits Marie, de son chevalement métallique et d’un ensemble de bâtiments techniques qui l’entourent. Ce sont les éléments les plus anciens de Blegny-Mine, remontant à la fin du XIXe siècle. Reconverti en musée de la mine, le site a notamment conservé et mis en valeur : les ventilateurs (première installation vers 1927, complétée par un second groupe en 1970), la lampisterie, quatre générations de compresseurs (début du siècle, 1923, années 1950, années 1970), la machine d’extraction (1924). Cette partie comprend également des bassins de lavage et des bacs à schlamms (décantation).
La partie sud est organisée autour du puits n°1 et de ses annexes. Il est surmonté d’une tour de béton de 45 mètres comprenant la machine d’extraction et les deux cages d’ascenseur, la cabine de commande. Ce dispositif est aujourd’hui fonctionnel, dans le cadre du programme muséographique et touristique permettant un accès aux galeries.
Les bâtiments entourant le puits n°1 forment un ensemble continu comprenant la recette, les ateliers de forge et de mécanique. Il comprend également le bâtiment-machine du triage-lavoir (1946). C’était alors un dispositif innovant, le seul de ce type à avoir été conservé au complet. Cette partie est complétée par des locaux techniques séparés : laverie des vêtements, petit triage manuel, menuiserie et parc à bois.
La partie ouest forme l’entrée du charbonnage, à partir de la route d’accès. Elle comprend les bureaux et les services administratifs du charbonnage (1924). Le centre et le nord du bien sont formés d’un double terril et de son système de déversement des scories. Ils culminent à 37 et 55 mètres au-dessus du sol d’origine. Blegny-Mine illustre le développement industriel et minier des charbonnages, en Europe occidentale, au cours du XXe siècle. C’est l’un des derniers carreaux à avoir été en fonctionnement dans cette région du monde. Il conserve à peu près en l’état ses éléments techniques monumentaux et une part significative de ses galeries, car le site a été rapidement converti en musée de la mine. Cet ensemble forme un tout significatif et explicatif des techniques minières tant de surface que de fond.
Source: UNESCO/CLT/WHC
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Brief synthesis
The Grand-Hornu, Bois-du-Luc, Bois du Cazier and Blegny-Mine sites represent the best preserved places of coal mining in Belgium, from the early 19th to the second half of the 20th centuries. The Walloon Coal Basin is one of the oldest, and most emblematic of the industrial revolution, on the European continent. The four sites include numerous technical and industrial remains, relating to both the surface and the underground coal mining industry, the industrial architecture associated with the mines, worker housing, mining town urban planning and the social and human values associated with their history, in particular the memory of the Bois du Cazier disaster (1956).
Criterion (ii): Among the earliest and largest in Europe, the four Walloon coalmines are testimony to the early dissemination of the technical, social and urban innovations of the industrial revolution. They then played a major exemplary role on the technical and social levels through to recent times. Finally, they are one of the most important sites of interculturalism arising out of mass industry through the participation of workers from other regions of Belgium, Europe and later Africa.
Criterion (iv): The ensemble of the four Walloon mining sites provides an eminent and complete example of the world of industrial mining in continental Europe, at various stages of the industrial revolution. It bears significant testimony to its industrial and technological components, its urban and architectural choices, and its social values, especially following the Bois-du-Cazier disaster (1956).
Integrity
The series’ components have been selected for the quality, diversity and wealth of the testimonies they provide. Each expresses an original and complementary dimension of the serial property’s overall value, and each has the necessary components demonstrating sufficient integrity for an intelligible expression of this overall value.
Authenticity
The authenticity of the individual components of the serial property varies somewhat depending on the component considered and depending on all the property’s sites, but it achieves a satisfactory level overall. The programmes announced for the renovation of certain components, such as the Grand-Hornu workers’ city, should favourably restore the conditions of authenticity for this property. Nonetheless, an overarching conservation plan would be welcomed to ensure the authenticity of this serial property is lastingly maintained.
Protection and management requirements
Overall, the protection measures for the sites are adequate. Guarantees have been provided for the sound management of the urban and rural buffer zones through local town planning or sector plans, implementing the general provisions of the Development Code for the environment of the listed monuments and sites.
Starting from the addition of sites with separate management and conservation systems, the serial property has recently acquired a permanent overarching body that is operating effectively: the overarching Coordination Group. The scientific capacities of this group must be strengthened and the programmes and actions coordinated to achieve a level of management and conservation compliant with that of a property with recognised Outstanding Universal Value.
Long Description
[in French only]
Les quatre sites constituant le bien se situent sur le même terrain houiller, formant une bande de 170 km de long, de 3 à 15 km de large, qui traverse le pays d’ouest en est. Elle est toutefois séparée en deux bassins géologiques distincts, celui du Hainaut à l’ouest et celui de Liège à l’est. Le premier se prolonge du côté français par le bassin du Nord-Pas-de-Calais, le second du côté allemand vers Aix-la-Chapelle. Le bien comprend trois sites dans le Hainaut, un dans la région de Liège. Chacun d’entre eux comprend entre douze et vingt-six éléments répertoriés à caractère architectural, urbain, industriel ou technique.
Le charbonnage et la cité ouvrière du Grand-Hornu
Ils comprennent 12 éléments principaux, au sein d’un ensemble industriel, urbain et architectural fortement intégré. Il a été conçu dans les années 1810, par le fondateur du charbonnage, Henri de Gorge, et l’architecte Bruno Renard. La partie industrielle centrale fut réalisée entre 1816 et 1832, et l’habitat ouvrier qui l’entoure a été mené à bien durant la première moitié du XIXe siècle. L’ensemble participe aux projets utopistes des débuts de l’ère industrielle en Europe.
Les bâtiments industriels forment le cœur de l’ensemble ; ils sont disposés le long d’un axe principal approximativement d’est en ouest ; ils desservaient l’exploitation minière historique, fermée depuis 1955. Du côté ouest, un pavillon principal forme une entrée monumentale à colonnades et pignon ; il est flanqué de magasins et de la lampisterie. Par l’articulation de deux pavillons d’angle à clocheton, ce premier ensemble est prolongé vers l’intérieur par deux ailes latérales orthogonales (écuries au nord, magasins au sud). De là, on accède aux bâtiments intérieurs. Ils sont organisés autour d’une cour centrale en forme générale d’anneau allongé et ils comprenaient : les ateliers de construction des machines, partiellement en ruine, la menuiserie et les bureaux de l’administration. Un jeu d’arcades borne la cour intérieure, dont le centre est marqué par la statue du fondateur du charbonnage, M. de Gorge. À l’est, sur l’axe principal des bâtiments industriels, se trouve la crypte, lieu de sépulture du fondateur et de différents administrateurs du charbonnage.
L’ensemble industriel est encadré par la cité ouvrière. Elle se concentre le long d’un ensemble viaire en forme de trapèze. L’habitat est pour l’essentiel contemporain des bâtiments industriels ou un peu plus tardif. La cité représente un total de 450 maisons individuelles. Elles sont en alignement, à l’origine réalisées sur la base de lots par rues avec des plans types comprenant des façades identiques ; chacune est dotée d’un jardin en arrière. La cité sud est directement associée à l’ensemble industriel, dont la maison du directeur forme l’appendice sud.
Fermé depuis plus de cinquante ans, le site avec ses bâtiments illustre aujourd’hui les dimensions architecturale et sociale du patrimoine houiller wallon. Il a été conçu en « cité idéale » au tout début de la révolution industrielle sur le continent européen (années 1810-1820).
En 1991, les bâtiments industriels ont été complétés d’un bâtiment moderne afin d’accueillir le musée des Arts contemporains de la Communauté française de Belgique.
Le charbonnage et la cité ouvrière de Bois-du-Luc
Ils se répartissent en cinq zones géographiques aux vocations industrielles, techniques et sociales bien affirmées, toutes en lien direct avec l’exploitation minière. Ils comprennent 22 éléments bâtis ou ensembles bâtis répertoriés, dont la majorité a été construite entre 1838 et 1909. Le charbonnage est l’un des plus anciens d’Europe, remontant à la fin du XVIIe siècle.
La partie centrale sud est organisée autour de l’exploitation de la fosse Saint-Emmanuel, de ses deux puits et de ses bâtiments de service de style néoclassique (salle des porions, lampisterie, bainsdouches…). La fosse dispose encore de nombreux éléments techniques : chevalement, cages d’ascenseurs, machine d’extraction de 1842 notamment. Cette partie industrielle comprend en outre la première maison du directeur et l’ensemble plus récent de la sous-station électrique. Au moment de l’arrêt de la mine, en 1973, de nombreux bâtiments industriels voisins ont été démolis : cokerie, triage et lavage, hangar à locomotives, etc. La partie ouest est organisée en U, ouvert en direction du site industriel et autour d’unevaste cour carrée. Les bâtiments comprenaient un ensemble d’ateliers et les bureaux des charbonnages ; ils accueillent aujourd’hui un écomusée et un musée de la mine. En direction de la cité ouvrière, une grande porte métallique à guillotine, appuyée sur deux tours, ferme le site industriel et les ateliers du charbonnage.
La partie sud et sud-ouest du bien prolonge directement l’exploitation du charbonnage, par le vaste terril Saint-Emmanuel.
La cité ouvrière forme la partie centrale nord du bien proposé pour inscription. La cité ouvrière des Carrés (ou Bosquetville) a été entreprise en 1838, suivant un plan viaire symétrique en croix et une rue de ceinture. Il délimite quatre ensembles bâtis, deux de forme rectangulaire et deux de forme trapézoïdale. Les façades sont régulières et homogènes, sur deux niveaux, tout au long des rues. L’ensemble viaire rappelle l’organisation souterraine des galeries minières. Le croisement central est rehaussé de pavillons. L’un d’eux ouvre sur le café et une salle des fêtes susceptible d’accueillir les personnels de la mine. Les espaces intérieurs libres étaient consacrés aux jardins des ouvriers. En 1975 et à nouveau en 1994, l’ensemble de l’habitat des Carrés a été réhabilité en termes d’hygiène et de confort. Au nord-ouest, la cité ouvrière est complétée par la longue rue du Bois-du-Luc et ses 131 maisons construites au XIXe siècle. Au nord, elle comprend une école.
La partie nord-est du bien est essentiellement formée par la fosse du Bois et ses maisons, le terril Saint-Patrice et, en articulation avec la cité des Carrés, le parc des Quinconces (1866). Celui-ci dispose d’un monument à sainte Barbe, patronne des mineurs, et d’un kiosque à musique.
La partie nord du bien, le long de la route d’accès au site minier principal, comprend une série d’extensions fonctionnelles et sociales du charbonnage. Le bâtiment le plus ancien de cette partie est l’hospice, entrepris en 1861. Il a été complété par un hôpital et l’église Sainte- Barbe au tout début du XXe siècle. Il comprend aussi la seconde maison du directeur et celle de l’ingénieur, le laboratoire, un hôtel, des maisons pour les employés, une école.
Bois-du-Luc illustre la dimension industrielle, urbaine et sociale du patrimoine houiller wallon dans sa période classique. Il comprend notamment de nombreux vestiges techniques propres à l’histoire des charbonnages.
Le charbonnage du Bois du Cazier
Il correspond à une exploitation minière originellement du milieu du XIXe siècle, mais dont les composantes actuelles sont de la fin du XIXe siècle et surtout de la première moitié du XXe siècle. Le bien proposé pour inscription est formé de 26 éléments répertoriés. L’histoire de ce charbonnage est marquée par la dernière grande catastrophe minière en Europe, en 1956, ayant fait 262 victimes.
Située au nord du bien, la partie industrielle est de forme rectangulaire, organisée autour des puits Saint-Charles et Foraky. L’arrivée se situe à l’extrémité nord-est du bien, par un portique d’entrée, une grille et la loge dont le souvenir reste dans les mémoires, par l’attente des familles lors de la catastrophe de 1956. Le monument aux victimes est immédiatement après cette entrée.
À l’est, une série de bâtiments fonctionnels s’enchaîne, formant, à partir d’un pignon monumental en brique, un alignement qui comprend la suite des magasins, les bureaux, la salle des pendus, les bains-douches, la lampisterie, enfin le grand atelier.
Au centre de l’emprise industrielle, à partir de l’entrée, se trouvent la menuiserie et les écuries, un baraquement du type de ceux réservés aux émigrés, la halle aux locomotives. Au-delà, l’espace visuel est marqué par deux pignons monumentaux qui marquent les halles des machines ; ils sont similaires à celui des magasins et scandent l’espace industriel ; ils ont été construits dans les années 1930. La halle centrale abritait la centrale électrique, le ventilateur et les compresseurs ; elle se prolonge par le grand escalier. La halle ouest abritait les machines et les annexes techniques du puits Saint-Charles, la machine d’extraction. Le puits dispose de ses deux chevalements métalliques qui encadrent le bâtiment de la recette ou réception des houilles.
Au sud de la zone industrielle figurent les vestiges sécurisés du carreau et des installations minières du puits Foraky, affecté par la catastrophe de 1956. Ils forment aujourd’hui un ensemble dédié à celle-ci (espace mémorial, cloche, monument en hommage aux Italiens, vestiges du puits).
L’ensemble immobilier industriel a été transformé en un ensemble muséographique et culturel consacré à l’industrie en général et au verre en particulier, également aux thèmes de la sécurité, au travail, aux migrations, etc.
L’ensemble industriel est complété au nord-est et au centre du bien par deux terrils, n°1 et n°2, formant avec la partie industrielle un paysage d’ensemble caractéristique de l’exploitation minière.
La partie centrale du bien comprend le cimetière de Bois du Cazier. La partie sud correspond au grand terril (n°3) de Bois du Cazier. Il s’élève à environ 70 mètres audessus du sol d’origine. Un chemin permet aujourd’hui d’accéder à son sommet où est installé un observatoire du paysage.
L’arrêt définitif du site remonte à 1967. Il illustre principalement la dimension technique et sociale du travail de la mine à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Il est tout particulièrement un lieu de mémoire des catastrophes minières, et plus largement de la pénibilité et de la dangerosité du travail de mineur. Il comprend de nombreux éléments techniques et industriels permettant une compréhension de l’ensemble du système d’exploitation minière tel qu’il pouvait être durant la première moitié du XXe siècle.
Le charbonnage de Blegny-Mine
C’est un site de charbonnage depuis le XVIIIe siècle. Il a toutefois été reconstruit à plusieurs reprises, notamment à la suite de destructions intervenues pendant la Seconde Guerre mondiale. Le bien proposé pour inscription comprend 13 éléments répertoriés, dont quelques-uns sont anciens, au milieu d’une structure industrielle minière typique du milieu du XXe siècle. L’exploitation houillère a été en activité jusqu’au début des années 1980. Les équipements de surface ont été conservés. Le site fut rapidement reconverti en musée de la mine, y compris certaines galeries souterraines peu profondes ouvertes à la visite.
La partie sud-ouest du bien est organisée autours du puits Marie, de son chevalement métallique et d’un ensemble de bâtiments techniques qui l’entourent. Ce sont les éléments les plus anciens de Blegny-Mine, remontant à la fin du XIXe siècle. Reconverti en musée de la mine, le site a notamment conservé et mis en valeur : les ventilateurs (première installation vers 1927, complétée par un second groupe en 1970), la lampisterie, quatre générations de compresseurs (début du siècle, 1923, années 1950, années 1970), la machine d’extraction (1924). Cette partie comprend également des bassins de lavage et des bacs à schlamms (décantation).
La partie sud est organisée autour du puits n°1 et de ses annexes. Il est surmonté d’une tour de béton de 45 mètres comprenant la machine d’extraction et les deux cages d’ascenseur, la cabine de commande. Ce dispositif est aujourd’hui fonctionnel, dans le cadre du programme muséographique et touristique permettant un accès aux galeries.
Les bâtiments entourant le puits n°1 forment un ensemble continu comprenant la recette, les ateliers de forge et de mécanique. Il comprend également le bâtiment-machine du triage-lavoir (1946). C’était alors un dispositif innovant, le seul de ce type à avoir été conservé au complet. Cette partie est complétée par des locaux techniques séparés : laverie des vêtements, petit triage manuel, menuiserie et parc à bois.
La partie ouest forme l’entrée du charbonnage, à partir de la route d’accès. Elle comprend les bureaux et les services administratifs du charbonnage (1924). Le centre et le nord du bien sont formés d’un double terril et de son système de déversement des scories. Ils culminent à 37 et 55 mètres au-dessus du sol d’origine. Blegny-Mine illustre le développement industriel et minier des charbonnages, en Europe occidentale, au cours du XXe siècle. C’est l’un des derniers carreaux à avoir été en fonctionnement dans cette région du monde. Il conserve à peu près en l’état ses éléments techniques monumentaux et une part significative de ses galeries, car le site a été rapidement converti en musée de la mine. Cet ensemble forme un tout significatif et explicatif des techniques minières tant de surface que de fond.
Source: UNESCO/CLT/WHC
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